Beg / Steal / Borrow
Tuesday, February 21, 2006
 

Paul (McCartney) est mort 

L’un dans l’autre, trois parties, désarticulées. Une fois encore, j’étais dans un bus. Quelle putain de signification cela peut-il avoir ? Voyons : des années plus tôt, c’est dans un bus que j’ai pour la première fois pris conscience de l’existence de la perfide Céline et de son intérêt pour moi ; c’est en bus que je vais me rendre au travail ; Nate Fisher symbolise la mort de son père en le voyant partir dans un bus (Six Feet Under). Il doit y avoir encore d’autres significations. Quoi qu’il en soit, ce bus m’étaient des HEURES à faire un trajet qui prenait normalement une quinzaine de minutes. Chose drôle, dans ce bus, il y avait beaucoup de monde de ma connaissance, amis ou ennemis, souvenirs scolaires, dont la perfide Céline. Après un bon bout de temps et complètement exaspéré, je faisais ouvrir les portes du bus et descendant au milieu du trafic, dans une ruelle juste en face de mon ancien appartement qui n’était pourtant pas ma destination, suivi par tous les passagers du bus que je connaissais, et nous rentrons dans un immeuble à étage unique, sorte de hangar ou de magasin vide. Ok, ça se complique. Il se trouve que c’est la maison rectangulaire dans laquelle je me trouvais hier. Le groupe se disperse, moi je vais aux vestiaires et passe mon temps à saluer la foule compact qui s’agglutine autour de moi, gens du bus et autres personnes bien plus sympathiques. Nous buvons, rions, jouons de la musique, toutes guitares dehors, torses nues. Peut-être bien que le seul à avoir gardé sa chemise, c’est Paul McCartney.




Pourtant, l’atmosphère est étouffante et nos sueurs créent de la buée. Je joue quelques morceaux avec Paul, l’un en face de l’autre, puis je vais de son côté, nous discutons de nombreuses minutes, glissant nos paroles dans nos oreilles pour passer par-dessus le brouhaha ambiant. J’entends qu’on m’appelle dans la pièce à côté mais ni prends pas grande attention. Une fille de ma connaissance nous interrompt, elle fait partie des bons, est très jolie et plutôt sympa mais que dire ? Je parlais avec McCartney, j’avais donc d’autres priorités. Pourquoi Paulo plutôt que John ? Musicalement je serai plus Lennon, c’est sûr mais quelque chose dans le visage de Paulo m’inspire la sympathie. On continue de m’appeler de l’autre côté et je sais que je n’ai plus le choix. McCartney veut rester dans les vestiaires mais avant de me laisser partir il me dit une simple chose : « tu es des nôtres », comme s’il me laissait rentrer dans ce petit cercle fermé, comme si les nôtres comme ils les appellent existaient encore, il m’invente à en faire parti, aucune symbolique dans la façon qu’il a de le dire, non, c’est une simple invitation, un carton d’invitation, informel et sans obligation de réponse. Pour cette scène, le directeur photo a choisi de tourner avec un filtre jaune qui fait tout ressembler à la couverture de ce livre sur Peter :


Dans la pièce d’à côté, tout un décor pour une séance photo a été installé. Des filles torses nues courent dans tous les sens. Je suis le centre de la séance photo, ça je le sais plus ou moins, ou en tout cas je m’en doute, et cela me fait prendre conscience petit à petit que les filles ne courent pas dans tous les sens, elles courent autour de moi, semblables à des Bodicée indiennes qui auraient capturé un cowboy romain. Je ne reconnais pas vraiment ces filles, ou alors celles que je reconnais vaguement m’importent peu. La séance photo est vite achevée, en réalité elle dure à peine le temps qu’il me fallut par analyser la scène et comprendre ce que m’arrivait. Le photographe, sympa, me jette mon pull pour que je me rhabille et ne prenne pas froid. Pour les filles, pas de bonnes intentions et elles n’ont pas l’air de s’en offusquer. Alors que j’allais sortir, je me rends compte qu’elle était là tous le long. La perfide Céline. Nue, joyeuse et splendide. Elle remarque que je l’ai vu et s’approche de moi, comme si elle ne m’avait jamais connu autrement que dans cette seule et unique séance photo. Un train plein de filles est déjà reparti vers les vestiaires. La pièce est désormais dégagé et je respire à nouveau. Céline me tiens les épaules, sans signe de rancœur ou de sentiment. Nous sommes simplement deux personnes qui viennent d’être pris en photo et qui font connaissance et j’aime énormément ça. Puis elle voit le pull que je porte et me dit : « Tu le portes encore celui-là ? On s’est connu deux semaines il y a deux ans et tu le portes encore. Il est encore plus horrible qu’avant ». Et je regarde ce pull et je vois qu’il est effectivement dégueulasse. C’est la première chose qui me frappe. Il est plein de poussière, cette même poussière qui s’élève de la terre des Eurockéennes, quand il n’a pas plut du week end et que les jeunes gens se mettent à sauter en l’air au son d’Interpol. Il y a même plein de trous, verticaux, partant de mes épaules et descendant jusqu’à la moitié de mon torse, comme des griffures. C’est une métaphore de ma relation avec Céline sans doute, des cicatrices assez moches que j’aime à oublier en les portant une ou deux fois par semaines. C’est seulement après avoir constaté la saleté que je me rends compte de ce que sa phrase signifie : il y aura toujours un passé.



La dernière partie se situe je suppose entre 1 et 10 ans plus tard. Je suis dans la jungle, avec mon équipe, et la fille qui est avec nous me rappelle étrangement Céline. J’aurai du le savoir quand je l’ai embauché. Nous devons vacciner des animaux qui dégénère et deviennent dangereux. Pour l’instant, ce sont les gorilles qui sont touchés. Nous avons lancés des gaz endormants et balancé un peu à l’aveuglette une bonne centaine de flèches étourdissantes. Il faut ce qu’il faut, on a donné les moyens. A la hauteur d’un pont de bois qui passe par-dessus un minuscule filet d’eau, nous apercevons le corps d’un bébé gorille endormis qui nous tourne le dos. Prudemment, nous restons à l’extérieur des cinq mètres de sécurité. Le gorille a la tête cachée entre les jambes, ses membres pendent pathétiquement et son dos est courbé à l’extrême. Un de mes gars tire une fléchette de vaccin qui atterrit accidentellement dans l’anus proéminent du gorille. Immédiatement, je rajoute deux mètres au périmètre de sécurité. Le gorille bouge, sans doute tiré de l’oubli par le choc. Et c’est alors que quelque chose d’horrible se produit. Les poils du gorille nous paraissent soudain anormaux, il se redresse mais au lieu de s’arrêter, fait un tour sur lui-même à 180°, ses membres s’animent soudain à l’envers de ce que nous pensions, sur son dos se révèlent deux yeux effrayants et ce que nous pensions être son anus se révèlent enfin être sa bouche. Une araignée. Une araignée de plus d’un mètre de long. C’est ce que je me dis au moment où tout s’effondre autour de nous, les arbres, la végétation, le pont et j’ai le temps de voir l’araignée transformer toute mon équipe en bouillie, avant qu’elle ne s’approche vers moi et s’écroule contre l’arbre qui m’est tombé dessus, tuée par le vaccin, ses pattes touchant mon visage.
 
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