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Wednesday, February 22, 2006
 

My Year of Love (partie 1) 

Titre assez ironique étant donné l’année que ça a été pour moi, le cinéma, et la musique.



Les meilleurs films de l’année 2005 :
9. Last Days – Gus Van Sant


La déception de l’année. Pourtant, vu le niveau de l’année 2005, il mérite une place dans le top. Déception pour pas grand chose d’ailleurs, simplement parce qu’après Elephant et à moindre dose Gerry, on attendait ce film avec impatience. Or il se contente d’adapter au thème traité le système des précédents. Un peu comme du mauvais Lars Von Trier. A cela, qui ne serait finalement pas si grave, il faut rajouter tout de même le défaut principal du film : il n’y a pas de scénario. Elephant avait un scénario au sens d’histoire, de vie, c’était l’histoire de jeunes adolescents qui se font tuer par eux-mêmes. Gerry, c’était deux frères qui se perdent dans le désert. Là, c’est une rock-star qui meurt. Ce n’est pas un scénario, c’est un acte. C’est quinze secondes. Et une heure et demi de mort, de vie, d’errance symbolique. Mais si on sent que quelque chose cloche, c’est que Van Sant n’arrive pas totalement à remplir cet temps, quoi qu’il y mette. Alors bien sûr, Michael Pitt est très bon, il l’est toujours en général. Mais le film à un défaut : il n’y a pas de personnages. Elephant avait John, Eli, Gerry avait les deux frangins. A la rigueur, Blake, bon, sa seule caractérisation, c’est quand il joue de la musique, et ça lui suffit. Les personnages secondaires par contre… Ils sont inexistants, s’il n’y avait pas le petit gimmick de guitare de Lukas Haas à la fin et Venus in Furs du VU, on pourrait vraiment se demander à quoi ils servent : autant les enlever non, si c’est pour qu’ils n’existent pas ? Oui , je comprends que c’est du cinéma pour le cinéma, que ça touche même à la beauté parfois et qu’on en sort indéniablement marqué. Je peux même concéder qu’entre Last Days et Walk The Line, Last Days est, en principe, préférable. Mais, parce qu’il y a un mais, le défaut de Last Days est qu’il cumule les déceptions : il n’y a pas de scénario + la musique est bonne mais rare + les personnages secondaires sont oubliables + le montage n’a rien de spécial et se perd en réutilisant des vieux principes= un peu trop de choses qui l’empêchent vraiment de fonctionner. Dommage, un seul de ces éléments aurait fonctionné au maximum, le film aurait été incontournable.

la bande annoncepar ici


8. Moi, toi et tous les autres – Miranda July



Je le mets huitième pour la conviction de Miranda July dont c’est l’esprit finalement qui est le scénario, les acteurs et la réalisation. Elle est mignonne, drôle, pathétique. Que demander de plus ? Oui, plus de consistance, pour sûr, plus d’idées de réalisation aussi. Mais il y a tellement de petits clins d’œil, sans cesse, qui reviennent. Les scènes ne sont pas hilarantes mais marchent sur la longueur : plus on s’attache aux personnages, plus on rit, plus on intrigué, plus on s’identifie, plus on attend des choses et plus on en est récompensé. Si seulement la fin ne venait pas si vite. Si seulement le film ne s’arrêtait pas à simplement être démonstratif. Miranda July cherche à questionner l’âme, y échoue et n’arrive qu’à la montrer, ce qui est déjà pas mal. C’est peut-être là le défaut du film : il échoue dans son questionnement, et les produits de cet échec sont ce qu’il y a de mieux dans le film. Ce serait sans aucun doute une série extraordinaire sur le format des américain, un mélange parfait entre la forme des Sopranos et le fond de Six Feet Under. On ne pourrait qu’encourager, à genou, une initiative pareille d’un network américain comme HBO ou Showtime. Ça ne semble évidemment pas dans les cartons et il est presque trop tard. On hérite d’un film moyen, plutôt sympa. Il aurait fallu couper au moins la dernière demi-heure, sortir l’heure restante en tant que pilote et éviter de résoudre par la facilité la petite dizaine de complexes narratifs, fils emmêlés de vague à l’âme, d’interrogation existentiels et de folie. Allez, quelqu’un a bien du commencer une pétition quelque part, pour demander qu’une série soit faites de Moi, toi et tous les autres. Quel meilleur titre que celui-ci pour une série qui voudrait questionner l’âme d’un petit quartier comme un exemple de l’humanité ? Quelle plus grande joie que de retrouver Miranda July toutes les semaines ? Le problème de Moi, toi et tous les autres, c’est que c’est un film qui adapterait Six Feet Under au cinéma. Mais Six Feet Under, c’est une série et ça ne marche que comme ça.

la bande annonce : par ici

7. Mysterious skin _ Greg Arakki



Typiquement, le genre de film dont la bande annonce est cent fois mieux que le film. D’ailleurs, à remarquer, le niveau des bandes annonces est très élevé cette année : garden state, sa musique et son montage mystérieux ;match point, bel opéra rappelant Beethoven au clavecin, révélation des personnages très charnels, voix off dans le meilleur esprit allen ; la vie aquatique et ceremony de new order ; last days qui réussit bien en une minute que le film lui-même en une heure trente, … Mysterious Skyn lui, a une bande annonce surréaliste, à la limite de la science fiction. L’histoire d’un jeune garçon qui a été enlevé par des extra-terrestre dans son enfance et cherche à retrouver un autre garçon enlevé en même temps que lui pour comprendre enfin la vérité, alors qu’au fil des images, nous comprenons que quelque chose de beaucoup plus sale ce cache là-dessous, dans les non-dits. Araki auraient du jouer de ça, de l’imagination d’un enfant, des non-dits, de l’inconscient. Au lieu de ça, il rentre très vite dans la chronique homo trash vue et revue qui vire vers la pédophilie, relativement inédite. L’enlèvement d’extraterrestre n’est qu’un prétexte, une bonne idée, vite évacuée dans l’esprit du spectateur. Araki ne sait peut-être pas que ce sont les prétextes qui durent le plus, que ce sont en eux que nous croyons le plus, et que c’est par le montage, le doute, qu’il aurait pu doucement révéler la terrible vérité comme elle se révèle au jeune garçon blond (oui j’ai oublié le nom, d’accord). Là, on oscille entre science-fiction et chronique trash, l'un détruisant l’autre, parce que la focalisation ne se fait pas sur un des deux personnages. Le garçon brun aurait du rester un personnage secondaire, mais son acteur, de par sa réputation ou son travail, occupe trop l’écran. Le film est tout de même 7ème parce qu’il crée une ambiance, que sa bande son contient du shoegazing, et même du shoegazing qui reprend Syd Barrett. Mais bon, encore une fois, et c’est la tonalité de 2005, un film en demi-teinte.

la bande annonce par ici



...à suivre dans la soirée...
 
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