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Thursday, February 23, 2006
 

My year of love (partie 3) 

3. Life Aquatic With Steve Zissou – Wes Andersen



Y avait-il une scène plus émouvante, qui touchait plus à la profondeur d’un homme qu’on appellera communément personnage, dans toute la filmographie mondiale de 2005, que celle, à la fin de La Vie Aquatique, où Steve Zissou, héros has been de la mer, est face, entouré de tous ses amis et sonorisé par Sigur Ros, au requin jaguar, créature énorme et inconnue, sa découverte, celle-là même qui a causé la mort de son meilleur ami et de son fils ? C’était l’expérience cinématographique à voir cette année. Eventuellement, ce requin est farfelu, éventuellement, il n’a jamais tué personne, éventuellement, c’est l’invention de Zissou, un mensonge pour relancer sa carrière, éventuellement, Ned est vivant. Pourtant, le requin jaguar est bien là, en face de lui. Rarement cette année on aura plus touché à l’essence du cinéma. Le mensonge de Zissou, le prétexte même du film, lui permet de revivre, de s’accepter, de comprendre quelle est sa famille et effectivement, de relancer sa carrière. Regardez bien la toute dernière image du film, quand la Team Zissou monte sur le bateau après avoir couru au son de Queen Bitch (Bowie), sur le pont supérieur du bateau, qui est là, dont on ne voit que l’ombre, à fumer une pipe ? Ned Zissou, et je suis le seul à l’avoir vu je crois, parce que 3 fois de suite, j’ai du le montrer aux gens qui m’accompagnaient dans les différents cinéma. D’un point de vue rationnel, on peut dire que c’est l’esprit de Ned, mort, qui veille sur son père et le regarde enfin retrouver sa voie. Mais d’un point d’un vue cinématographique, Wes Anderson nous fait un commentaire sur la création : dans chaque histoire, racontée dans un documentaire, par une mère au bord du lit de son enfant, dans un film de cinéma, la création de beauté nécessite le mensonge, elle nécessite de passer outre les limites du monde rationnel et conventionnel qui nous entoure pour s’échapper dans le monde du mensonge que l’on accepte, du mensonge positif, celui que l’on sait faux mais que l’on accepte, le monde du rêve. On se rapproche de Big Fish, autre histoire de poisson, mais raconté totalement différent.



La Vie Aquatique c’est l’histoire un brin rock’n’roll d’un vieux Cousteau américain en perte de vitesse qui décide de se lancer à la poursuite d’un poisson fantoche qui aurait tué son meilleur ami dans la première partie d’un documentaire raté et bidonné. Dans sa quête, il va rencontrer pour la première son fils de 30 ans, une journaliste qui refusera toutes ses avances et finalement, le poisson qu’il croyait avoir fantasmé. Sans contexte, c’est la comédie de l’année, une comédie comme on les aime, pas vraiment loufoque, plutôt subtile qui se révèle au fur et à mesure des visions. Car oui, c’est un film à voir et revoir pour mieux, dans un premier temps le comprendre, mais surtout l’apprécier, entrer dans son univers. Univers entier qu’à crée Wes Anderson, d’îles en bateaux, de plages en fond marins, et je mets quiconque au défi de ne pas sentir l’odeur salée de la mer, de ne pas rire et exploser de comble quand Zissou s’énerve et tue les pirates au son de Search And Destroy ( Stooges), de ne pas simplement, avoir envie de retrouver tout ça, après trois ou quatre visions. A l’inverse de Walk The Line, film pop corn mais bien, à ne voir qu’une fois, La Vie Aquatique est LE film de l’année à posséder en dvd, car il est comme une série, totalement complète, que l’on peut voir et revoir en s’attachant un peu plus aux personnages chaque fois. Le film n’a besoin de rien de plus : un lecteur de dvd, une petite télé, un globe terrestre, une propension au mensonge. C’est parti, embarquez, respirez, courez, vivez, chantez Bowie en portugais avec Seu Jorge, vous aimerez ça plus que jamais vous ne l’aurez cru, jamais vous n’aurez imaginé être le fils de Steve Zissou, de Cousteau, et pourtant c’est si bon. Le film le plus sous-estimé de l’année, justement parce qu’il marche avec le temps.
Bande annonce : par ici
 
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