Beg / Steal / Borrow
Saturday, March 04, 2006
 

Les Ombres parlent aux Ombres 


J’écoute Bob Dylan. Il n’y rien de mieux avec ce temps. Et il n’y a rien de plus cliché et il n’y a rien de plus vieux et il n’y a rien de plus tout simplement.

Que puis-je bien dire pour me justifier ? Je prendrai mon temps, promis.

Il y a cette chanson de Komakino, un groupe nommé d’après une chanson de Joy Division, qui dit « I lie and I cheat and I can’t keep a promess ». Moi je ne tiens que les mauvaises promesses. Les promesses d’abandon et de trahison.

Et je suis sûr, certain même, qu’il n’y aucun intérêt à dire tout cela. Témoignage ? Vous rigolez. Testament ? Pas encore, pas encore, mais ça viendra. Critique ? J’essaie d’éviter, je n’y arrive pas toujours, il faut bien remplir les lignes ma pauvre dame. Littérature ? C’est ça c’est ça, il y a de fortes chances pour que les aventures d’un gosse magicien aient plus de valeur que n’importe quoi ici. Aux yeux du monde en tout cas. Ces yeux-là, ces yeux noirs. Des yeux insolents, des yeux qui n’ont pas besoin de moi. Est-ce qu’un seul regard, simple et défiant toute pudeur, peut changer la vie d’un homme ? Est-ce qu’un seul regard peut donner du sens à tous ces mots qui défilent sur mon clavier, pour toujours ? Encore et encore, j’ose poser la question. Pas y croire, non. Pas connaître la réponse. Simplement, poser la question. Comme : y a t-il un Dieu ? Après tant de millénaires, il devrait bien y avoir une preuve, il n’y en a pas, donc il n’y a pas de Dieu. Et pourtant le simple fait de se poser la question contamine tous le reste. La question de Dieu, c’est la question du tout. Dieu n’est qu’un outil utilisé par les êtres humains encore ignorants, nos aînés, pour qualifier les manifestations qui échappaient à leur compréhension. Dieu, c’était les rêves et les hallucinations. L’amour et la haine. La vie et la mort. Le pouvoir et la pauvreté. Tous les thèmes que l’on retrouve dans la Bible. [Ne nous méprenons pas, je ne suis pas un bigot. Je ne parle pas de religion et si c’est votre impression, c’est ma faute ou la votre. Si j’ai la prétention d’écrire, je dois tout de même reconnaître que tous les écrivains sont les fils de la Bible Barrez et remplacez par Torah/Coran selon vos préférences.] La question de Dieu, c’est la question de l’être humain et rien que ça. Ce qui nous ramène à ses yeux noirs, à ceux qui donnent du sens à la vie. En écrivant un poème, une phrase m’est venue comme elle me serait venue en un rêve, « Les Ombres parlent aux Ombres ». J’étais seul au milieu de tout le monde et elle, elle était là pour moi. Une simple phrase qui résumaient tout et rien, une simple phrase qui venait de nulle part. Une simple phrase qui me permettait de continuer à poser des questions, malgré l’indifférence, malgré le froid, malgré la beauté, malgré le fait que quand on me coupait les cheveux, j’avais l’impression de voir un milliard de lignes quantiques m’échapper comme un milliard de vies, malgré le silence que Bob Dylan s’évertue à combler et ne fait que souligner.



Dehors, il neige comme jamais. J’essaie sans succès de trouver une chanson pour continuer mes écrits vains. Il n’y a plus d’électricité dans l’immeuble, du couloir à l’ascenseur en passant par le sous-sol, mis à part dans les appartements, et j’ai l’impression d’être le seul privilégié à bénéficier de l’électricité au beau milieu d’une tempête de fin du monde.


Ok, j’ai fait ce rêve. Comme un transfert d’information. Comme télécharger un film sur internet, regarder s’égrener les pourcentages, 1 par 1, tout en visionnant les premières secondes. Quelqu’un me disait de prendre, de me taire et de prendre, il me disait qu’un jour ça servirait peut-être, alors je l’écris pour m’en rappeler ce jour-là. C’était un trailer, une bande-annonce, un synopsis. Vu et vécu. Un film d’horreur et un polar, un classique du genre, un de ceux qui ont réconcilié critiques, public et spécialistes. L’histoire d’un homme qui perd l’usage de ses jambes. Une agression, ou un accident de voiture, et boum, il est paralysé à partir de la ceinture. C’était moi et pas moi. Il se réveille à l’hôpital, et l’histoire commence. Rééducation, musculation des bras pour rééquilibrer, tests, médicamentation. Il peut enfin sortir. Il n’ a pas de famille. Il est pratiquement seul pour se débrouiller. Il s’est lié d’amitié avec une infirmière qui vient lui donner de l’aide. Et sa vie se reconstruit. Il retrouve du travail, démarre une relation avec l’infirmière. Il a acheté une voiture qui lui permet de conduire avec les mains. C’est là que ça se passe la première fois. Dans le garage de son immeuble, il ouvre sa portière, dispose son fauteuil roulant pour transférer son corps dedans. Sauf que quelque chose approche et il le sent. Des frottements. Des bruits. Ce sont des pas. Il voit une lueur, puis une ombre. Il voit un corps. Un corps qui court vers lui. Un corps sans ancrage, un corps sans consistance. Il court, court vers la voiture, et s’approche pourtant très doucement, au ralenti, il étend les bras en signe d’agression, les bruits deviennent assourdissant, le corps devient de plus en plus imposant. Le personnage essaie de monter dans son fauteuil roulant mais sous la pression, n’y arrive pas. Au moment où les corps fantômes est à deux pas de saisir le personnage, le compteur du garage s’arrête et la lumière s’éteint. On entend un bruit de métal tout ce qu’il y a de plus normal, celui du personnage qui tombe de sa voiture sur sa chaise roulante. On coupe sur lui expliquant la scène à l’infirmière qui ne le croit pas. Les événements se reproduisent, de plus en plus souvent, dans les endroits les plus différents possibles. C’est là-dessus que se construirait le livre / le scénario. Développer donc une atmosphère oppressantes, des scènes gores pourquoi pas, beaucoup de suggestion, une ambiance à la Dark Water (version Nakata, la seule que je connaisse). Le point névralgique de l’histoire, qui servira sans doute à la conclusion, est le fait qu’il n’existe un seul moyen pour le personnage d’échapper au fantôme : se plonger dans l’eau. Vous aurez compris que ce qui le hante, c’est lui-même. C’est le fantôme de son corps perdu. Peut-être que c’est vraiment un fantôme, peut-être que c’est juste dans sa tête un moyen de se punir. Si il peut échapper à ce corps fantôme en se plongeant dans l’eau, c’est parce que c’est le seul endroit au monde où ses jambes le portent, le seul endroit où il est un homme complet.
Je ne vois pas l’intérêt de cette histoire pour moi, aujourd’hui. Quelqu’un, quelque chose, me l’a donné, alors j’en prends tout de même note. Qui sait, un jour… Quand je serai comme Phillip K.Dick, obliger d’écrire 18 histoires en cinq ans pour avoir de quoi manger, ça servira


The Sopranos Saison 5 Episode 11


L’un dans l’autre, c’est une saison en demi-teinte, il serait dur de ne pas le faire remarquer. Episodes faibles. Trames fatiguées. Il ne se passe rien, pas grande chose, même dans les non-dits. De l’épisode 1 à l’épisode 11 on a du mal à sentir les changements et pourtant il y en a eu peu et de taille : la sortie de prison de Tony B., la folie déclarée d’Oncle Junior, la guerre de pouvoirs entre les deux boss de New York. Au fond, on a l’impression de sujets si importants que la série n’ose les aborder. Elle tourne en rien pour ne pas raconter grand chose. Le Docteur Melfi, encore une fois, est très peu présente (c’était quand même l’argument de la série au départ). Les Sopranos sont une série où les scènes sont très importantes, c’est leur enchaînement, plus que le scénario, qui fait le sens de la série, dont les points d’orgues sont d’immenses meta-scènes qui bouleversent le monde de la série, des protagonistes et du spectateur en à peine quelques minutes. Cette année, nous n’avons eu que deux scènes semblables : Tony, seul dans son jardin, armé, attendant l’ours sauvage qui traumatise sa famille (ou ex-famille) dans le premier épisode, et la fin de cette épisode, le 11, où Tony se réveille au Plazza à New York et appelle son ex-femme pour savoir quel temps il fait dans le New Jersey.
Cette épisode 11 justement. Il reflète bien la saison dans son entier : quelque chose de très important se passe (la guerre des boss va peut-être retomber sur Tony) et toute l’action se passe ailleurs (un hôtel à New York), dans un autre pan de réalité (le rêve de Tony cette nuit-là) et un autre pan de sens (l’absurde, le négligeable). Tony commence à rêver vers 15 ou 20 minutes et ne finit pas avant 45 minutes. On a donc 20 minutes de rêve de Tony. Qu’est-ce que ça vaut ? Eh bien justement, ça s’inscrit dans la grande tradition de la série, sauf que c’est un rêve. On y retrouve un montage audacieux (bruitages, superpositions), on y retrouve la maîtresse morte de Tony dans le rôle du Docteur Melfi et on y retrouve une des lignes les plus intéressantes et anodines de la série (Tony, toujours dans le rêve, se fait engueuler parce qu’il regarde un film à la télé, et lui réponds « C’est tellement mieux que tout ça. Mieux que la réalité »). Sauf que c’est un rêve. Donc, ce morceau, cette épisode, a toutes ces qualités, parce que les auteurs se sont dit « C’est un rêve, on peut tout lâcher », du coup il souligne les lacunes des autres épisodes de la saison, ces manques d’audace et d’événements qui se ressentent intensément. Maintenant, connaissant la série, il est possible que TOUT, je dis bien TOUT ce que je viens de dire soit effacé par un épisode 12 ou 13 catharsis qui justifie la totalité des scènes présentes dans cette saison 5. C’est très possible, c’est déjà arrivé. Malgré tout, on soulignera que cette saison 5 marque un resserrement sur Tony, qui si il est intéressant et se justifiera peut-être, prive la série des seconds rôles qui lui donnaient définitivement vie (Dr Melfi dans les 2 premières saisons, AJ dans la saison 3, Pauli et Christopher dans la saison 4). On espère qu’avec la perspective de la fin de la série, les scénaristes se lâcheront pour la saison 6, et comme il y aura 20 épisodes au lieu de 13, c’est tout bénéf.





Morrissey sera au Eurockéennes. Est-ce que j’aurai vraiment pu rêver mieux ? Oui, une petite salle, dans laquelle j’aurai été le seul à le connaître. C’est impossible, donc autant se réjouir de ce qu’on nous offre. Il présentera son nouvel album, qui entre guillemets s’annonce géniale mais en dessous de You Are The Quary. Si seulement ça donnait du sens à toutes ces choses, ces minutes passés, ces regards échangés ou perdus, ces mots, ces attentes, ces soupirs. Ça ne le fait, mais ça le fera. Pour une heure. Pendant des jours. J’aurai aimé ne pas sonner si optimiste.

Ah oui, je pense à une chose. Si je découpais ce genre de post en 7 petits morceaux, en isolant les paragraphes par sujets, j’aurai de quoi poster tous les jours de la semaine et ce serait plus commode à lire pour les inconnus de passage. Sauf que ce serait un blog comme un autre. Et que je devrai trouver 7 titres.
 
Comments:
anonyme à auster
M.AUSTER prenez mieux en compte la dimension du soleil dans l'ombre.
car en ce dimanche ki se ve commemoratif tou est soleil. QQ1 disait sea sex and sun 7 devise parai for à propos. esperons ke ce ETERNAL SUNSHINE brille juska faire fondre toutes les imperfections de ce bas monde. UN UTOPIQUE HAUT LORGNANT SUR PATETIK BAS
 
vivan je sui
 
aveugle je suis
 
aveugle je suis
 
M.AUSTER JE NE SAI LE KEL CHOISIR
PEUT ETRE B.Z.D un pt de plagiat n'a js fai de mal à PERSONNE. A par au proprio du 93 faubourg st honoré
 
N'oublions pas qu'ajourd'hui était aussi la fête des grands mère et que je n'ai pas appelé ni vu ma grand mère.

N'est-ce pas de la rebellion ?
N'est-ce pas rock'n'roll ?

Et il y en a qui essaie de se faire arrêter par la police tous les jours, mais moi, oui moi, je suis un BABYSHAMBLES.

Me reviennent en tête les vers de Steven Morrissey :
"In my life
Oh, why do I give valuable time
To people who don't care if I live or die ?


What she asked of me at the end of the day
Caligula would have blushed


"You've been in the house too long" she said
And I (naturally) fled


In my life
Why do I smile
At people who I'd much rather kick in the eye ?


I was happy in the haze of a drunken hour
But heaven knows I'm miserable now"

Eternels et eternellement il résonne en moi en l'attente d'un certain 1er juillet, à trois mois d'ici, à une éternité d'ici, à quelques larmes et des bétises.
 
Très bon style d'écriture en tout cas. Trouve 18 idées de nouvelles, et c'est bon, tu mangeras enfin à ta faim ;)
Bon courage en tout cas et vive l'écriture !
 
C'est très gentil à toi Bregman, c'est toujours sympa de voir des inconnus trainer sur mon site, ça me rassure : sa diffusion doit pas être si mauvaise que ça.
 
Mais bon pour te rassurer, je mange déjà à ma faim, merci à ma famille et aux consomateurs de véhicules Peugeot-Citroën : continuez comme ça.
 
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Ceci est mon quatrième blog, mais ils font tous partie d'une même ligne, en constante évolution. J'essaie de le tenir à jour le plus régulièrement possible, ça peut aller de toutes les semaines à tous les jours et jusqu'à mi-mars 2006, ce sera sans doute tous les jours.
Je vous conseille particulièrement de regarder dans mes liens le Manuel de Cristallographie, c'est un roman que j'ai écrit sur un groupe de rock, les Narcisses, inspiré par les Libertines.

Je prends, triche Et ment, Perd mon âme aux cartes, Vend ce que j’ai vu, Prête ce que j’attends, Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien, Je mendie ce que je vole, Donne des inventions, Offre mes fantasmes, Echange mes envies, Tout ça pour trouver, Quelque chose dont personne ne voudra.
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