Poèmes pourris II

Il avait coutume de
Dire,
Je veux
Mourir en montant, le vieil homme,
Quand il était
Encore jeune,
C’est ce qu’il disait,
Mourir à Montmartre,
Mourir en un acte
Tout oublier du passé,
Pas à pas crever,
C’est ce qu’il souhaitait,
Quand il avait 20 ans,
Tantôt livreur, serveur, tueur,
Trop tard amoureux, pianiste,
Libre,
Ce sacré vieillard, juste là
Sous mes yeux,
C’était milles vies qu’il vivait,
Autant de marches qu’il y avait,
Je vais où je vais,
Qu’il disait,
Tant qu’il y en aura j’irai,
Qu’il disait,
Qu’aurai-je bien pu faire,
C’était pathétique,
Quand ses pas s’arrêtèrent,
A la renverse, la tête à l’envers
Jusqu’à ce que le sang verse,
Qu’aurai-je pu faire d’autre,
Quand il redescendait,
Que de courir et dire,
Je veux mourir en montant,
Crever dans les escaliers,
Au moins essayer.

On m’a tué
Ce n’est pas ma faute
J’ai cédé devant la somme
De ses sons
Comme un assommoir,
Entêtante, en tête
De liste de
Mes bêtises,
Bête, lisse,
Elle m’a tué,
La faute à personne,
Mis mon cœur en hélice,
Ma gorge en cendrier,
Avec bonheur,
C’était mon heure,
La faute de personne,
Pauvre petite joueuse de
Guitare, je lui disais combien
j’aimais ses doigts, il était si tard,
trop tard, assez tôt pourtant
pour encore pouvoir les sentir,
là autour de mon cou,
comme un cadeau, un au revoir,
je les aimais tant et elle répondait,
en citant faux comme avant,
on aime ce que l’on détruit,
ô combien je souhaite son erreur vraie,
ô combien elle m’aimerait,
la belle est cruelle,
belle et cruelle.